S'il y a bien une chose à savoir sur moi, c'est que je ne parle pas de mon passé. Personne ne me pose de questions, personne n'a besoin de savoir qui je suis. Le premier qui est un peu trop curieux... Et bien je lui dit au revoir. La raison principale pour laquelle je n'aime pas parler de moi, c'est tout simplement parce que je ne sais tout simplement pas qui je suis. Ma vie est un mensonge et ce depuis bien longtemps, même avant ma naissance. Mon existence, mes origines, mon rang est un mensonge, fruit d'évènements et de choix involontaires qui auraient put être réfléchis. Mais si réflexion il y aurait eu, je ne serais jamais né. Alors, était est-ce une bonne ou une mauvaise chose ?
Notre histoire commence au royaume de Fal. Quelle terre pour accueillir un roi comme celui de Shola, habitué aux grands froids du Nord. Mais sa venue ici, le pourquoi, ne nous est pas utile. On dit que c'était pour des affaires politiques il y a presque une trentaine d'années. Mais lui et son cortège, sans la reine, sont restés dans le royaume en bordure du désert pour quelques jours. Assez pour que la jeune et manipulatrice reine de Fal s'entiche du roi de Shola. Fal savait faire la fête, connaissait des choses que le reste du continent ne pouvait pas toucher. Ils avaient une certaine sensibilité qui n'appartenait qu'à eux que même les sholiens ne pouvaient percevoir la subtilité. C'est par ces moyens que la reine soula le roi de Shola un soir et le fit sien dans son lit. Cette nuit là, puis la nuit d'après et celle de la veille du départ du roi. Le roi de Fal n'en sut jamais rien, la reine de Shola non plus. Et il valait mieux. La reine réalisa son erreur que plus tard, n'ayant pas pris assez de précautions, un nourrisson commençant à grandir dans son ventre. Elle paniqua, car depuis quelques mois le roi ne partageait plus sa couche et il était impossible pour elle de cette manière de donner naissance à un nouveau né, le quatrième, déjà, de la reine. Ce qui lui faisait le plus peur était la blancheur que risquait d'avoir le bébé, c'est à dire, moi. Les sholiens étaient aussi pâles que la mort, le parfait contraire des gens de Fal. Personne ne se laisserait abuser. Pour avoir trompé son mari, la reine méritait la peine de mort, telles étaient les choses à Fal. Feignant la maladie et la réserve de son époux, elle s'éloigna plusieurs mois dans une demeure isolée. C'est ainsi que je suis né au milieu du désert de Fal, près d'une oasis à la frontière avec la Forêt Interdite, un des rares coins de verdures qui appartenait à la reine. Mais elle avait des devoirs de reine et elle ne pouvait me ramener avec elle. C'est avec douleur qu'elle m'abandonna donc à son plus grand ami et serviteur : Logan Valarr. Et me laissant pour seul nom, Rey gravé dans un pendentif
Logan était un grand guerrier, un ancien chevalier d'Émeraude, un des premiers. Sa puissante magie l'avait conservé plus de cent ans et il s'était mis au service du royaume de Fal, plus particulièrement de la reine qui lui accordait une confiance aveugle. Quoiqu'il en soit je devins ce qui se rapprochait le plus de son fils et eu vite fait de me renommer à convenance. Aaron Valarr. Je vécu à ses côtés et dés que je pus être en âge de comprendre il me révéla qu'il n'était pas mon père et que ma mère m'avait abandonnée dés ma naissance. Je ne posai pas de questions, j'avais compris depuis longtemps qu'il était inutile d'en poser. Je le suivis dans tout le royaume alors qu'il proposait ses services et j'appris énormément. Il m'entraina également dés que j'en eu l'âge. Au combat à mains nues, à l'épée, avec toutes sortes d'armes dont à l'arc où je frôlais le niveau de l'excellence. Entre père et mentor, il était pour moi ces deux figures à la fois et je lui vouais énormément de respect. J'étais un garçon plutôt tranquille, confiant, assuré et obéissant. Il avait également une fille qui vivait avec sa mère et dont je devins rapidement ami avec elle. D'une différence de seule quatre ans, elle était pour moi une sorte de petite sœur et bien vite l'instinct de protection me vint envers elle. On la voyait rarement, car je crois qu'elle était une princesse, mais notre attachement de fraternité n'en était que plus fort.
Je devenais un guerrier prometteur à mon tour et c'est à la veille de l'adolescence que ce que Logan redoutait arriva. J'étais sensible à certaines facultés surnaturelles. Je maîtrisais un art nommé la magie. Logan m'entraina rapidement grâce à ses talents de chevalier et même si je fus légèrement désorienté au début je les contrôlai rapidement et je pus au fil des années en faire ce que je souhaitais. Télépathie, télékinésie, je faisais des choses parfois démentes, mais ça m'amusait. L'adolescence me poussait à les utiliser et à montrer mes talent au plus de monde possible. Une pointe d'arrogance malgré l'enseignement de Logan. mais c'était la nature humaine. Il se trouvait que je maitrisais particulièrement la vibrokinésie ou l'art de contrôle les ondes et fréquences. A user avec extrêmes précautions car il était inutile de créer un tremblement de terre ou de faire s'effondrer une montagne. C'était souvent que Logan me racontait ses histoires de Chevaliers aux côtés de grands guerriers aujourd'hui disparus tels qu'Hadrian d'Argent ou Onyx. Deux grandes figures de l'invasion cent ans plus tôt. On passait beaucoup de temps à parler et je n'apprenais pas seulement le combat mais également son savoir qui était extrêmement riche. Malgré mon désir de découvrir l'identité de mes parents il ne me fit jamais ce plaisir et je restais avec un trou dans ma poitrine pendant de nombreuses années.
J'étais adulte depuis bien des années maintenant et cela faisait quelques temps que le roi nous avait engagé pour se débarrasser des bandits du désert qui tentaient de s'introduire dans Fal. Ce n'était pas une mince affaire ni une tâche facile mais on s'en sortait plus ou moins bien. J'avais une nette envie de faire mes preuves mais Logan me freinait parfois et me contenir n'était peut-être pas la meilleure des solutions. On avait un plan, il n'a pas si bien marché que cela et dans le feu de l'action j'abandonnai Logan pour combattre ces bandits contre son ordre direct. Il n'allait pas assez vite, on se serait fait découvert tôt ou tard. La mission fut un succès et ils filèrent bien vite par où ils étaient arrivés. Mais en retournant vers mon maître, celui-ci était allongé au sol, baignant dans son sang. Je me suis alors sentit vide et impuissant, tentant de le guérir avec ma magie, mais ses blessures étaient trop grandes. Avant de mourir il me fit jurer de protéger sa fille et il me légua son épée de chevalier, sertie d'émeraudes et de la croix de l'ordre me demandant de servir le continent au prix de ma vie, et de rejoindre les Chevaliers si jamais ils avaient un jour besoin d'aide... Sur son lit de mort, il me fit prononcer des paroles et il m'adouba chevalier, comme dans les temps anciens. Désespéré par le chagrin je ne fis que hocher la tête sans penser à ses paroles, la rage au ventre. Je pris l'épée, mon cheval et je galopai dans la nuit en suivant la trace des bandits dans le sable. La tristesse et la haine m'envahirent et prenant leur petit campement réduit par surprise, je les tua tous. Dans leur sommeil et ensuite au combat. Les rares femmes et enfants également... Je me suis détesté l'instant d'après. J'avais sali une épée de courage et mon honneur était désormais inexistant. J'avais toujours été arrogant, peut-être un peu violent mais la mort de celui que je considérais comme mon père m'avait anéantit. Je n'avais que lui qui se rapprochait le plus d'un parent. Il connaissait le secret qui m'entourait mais il l'avait emporté avec lui dans la mort. J'étais en colère...
Lui offrant des funérailles à la hauteur de son honneur je ramenais sa dépouille là où il m'avait élevé en premier lui et l'y enterrait. Il avait toujours eu peur du feu soit-disant... Depuis je ère dans le royaume remontant parfois à Perle voir ma sœur de cœur, mais sans grand but vraiment. L'épée, je l'ai emmitouflée dans un tissu, j'avais honte de l'utiliser à présent. Je ne sais pas qui je suis sinon un meurtrier, un solitaire sans but dans la vie. Rejoindre les chevaliers d'Émeraude ? Mon nom était sali et je ne le méritais point, il fallait que je trouve un moyen de rédemption.